M. Albeza est chargé d’enseignement en licence professionnelle « Gestion juridique des contrats d’assurance » au Centre de Formation Permanente de l’Université Panthéon-Assas (Paris II), et inspecteur indemnisation responsabilité civile. Cette interview a été réalisée le 10 mai 2012, dans le cadre de l'écriture d'un article sur la licence professionnelle. L'objectif ? Recueillir le point de vue des équipes pédagogiques sur cette formation.
La licence professionnelle est un diplôme permettant à un étudiant d’être rapidement opérationnel sur des métiers à haute technicité et à forte évolution.
La licence professionnelle permet une insertion plus rapide dans un monde du travail en constante évolution. Elle fournit aussi les bases permettant de suivre les évolutions économiques et organisationnelles, imposées par la compétition économique internationale.
Pour un employeur, la principale différence est la période d’adaptation et d’intégration. Une licence universitaire nécessite, à l’embauche de la recrue, que l’on s’investisse plus fortement et durablement dans sa formation pour l’adapter aux exigences du métier.
Du point de vue de la formation, la licence professionnelle oblige à aller à l’essentiel, à avoir un programme pédagogique pragmatique, tandis que la licence traditionnelle développe la culture générale, et est plus de nature à susciter de l’intérêt pour la poursuite d’études.
Je n’en vois pas vraiment. D’un côté, la licence professionnelle permet d’acquérir des connaissances théoriques indispensables pour comprendre les choses et pour développer sa curiosité intellectuelle.
De l’autre côté, elle permet d’avoir une attention sélective et opérationnelle sur les enseignements ; car ce que vous aurez vu en cours vous l’aurez aussi vu dans votre travail, vous vous poserez ainsi des questions en rapport avec ce que vous faites, pour être opérationnel.
La licence professionnelle en alternance présente plus d’atouts que de contraintes. Les contraintes ne sont liées qu’au travail demandé. La licence professionnelle ouvre l’esprit et permet de développer un esprit critique. Beaucoup d’enseignants en licence professionnelle sont des professionnels en poste.
Oui, aujourd’hui la moitié des élèves de la licence professionnelle a arrêté les études pendant un moment pour les reprendre par la suite. Ce n’était pas le cas il y a cinq ans. Nous constatons que la licence professionnelle est de plus en plus populaire auprès des jeunes.
Il y a un déphasage entre le rythme universitaire et le rythme de l’entreprise.
Le rythme de l’entreprise change tout le temps à cause de l’accélération des changements et des mutations qu’il peut y avoir (l’économie est en constante évolution, les programmes changent, les organisations économiques aussi ; les entreprises changent aujourd’hui d’organisation au maximum tous les deux/trois ans).
La licence professionnelle permet de se « caler » par rapport à ses changements en suivant le rythme de l’entreprise, des ses évolutions, etc.
Les deux sont possibles. C’est toute la force de la licence professionnelle, qui intègre parfois des jeunes qui manquent de confiance en eux, qui n’ont pas le courage ou qui ne sont pas déterminés à poursuivre cinq années d’études « les yeux fermés ».
Elle permet aux jeunes de prendre conscience des exigences du monde du travail : de réaliser que plus on a de diplômes, plus on a de chances d’évoluer et plus on a d’opportunités. De même, plus les postes sont à forte teneur technique, plus ils sont intéressants.
Tout au long de la licence professionnelle les jeunes sont accompagnés. Les explications qu’on leur donne et les succès professionnels leur permettent de réaliser qu’ils sont capables d’évoluer. Ils rencontrent aussi des professionnels de tout niveau hiérarchique, ce qui les motive à continuer leurs études.
Le taux de réussite de la licence professionnelle est très élevé: il est de plus de 90 %.
Le taux est élevé parce que le mémoire compte pour beaucoup et que le travail associé est bien suivi par les enseignants. Quelqu’un qui a travaillé sérieusement ne peut faire de hors-sujet le dernier jour, le mémoire ne se travaille pas sur un mois, il se fait sur six mois complets. L’accompagnement est très fort. En licence normale, on ne vous accompagne pas autant entre les deux partiels.
C’est plutôt une minorité qui poursuit les études, en tout cas moins de 50 %.
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